Peter L. Holland } 100%

Ma main vint discrètement frapper cette large porte en chêne, jusqu’à ce que ma poigne vienne faire grincer la séparation entre mon présent et mon avenir. En une fraction de secondes, je me retrouvai dans un immense bureau assez luxueux, face à une vieille dame aux traits fatigués. Elle me sembla agréable, essentiellement dans sa façon de m’accueillir. Tout sourire, elle vint me serrer la main et m’invita à m’asseoir. Dès que je la sentis toute ouïe, je commençai à débiter mon discours, très naturellement :

« Bonjour, c’est un plaisir que de rencontrer une grande dame telle que vous. Non sans vouloir vous flatter, ce que vous avez fait de cette école… pffff, c’est impressionnant ! Je me présente. Je m’appelle Peter Holland, et je suis originaire d’Australie, d’où mon deuxième prénom : Lucjan. J’ai depuis quelques jours à peine 18 ans, depuis le 17 juin exactement. J’ai beaucoup entendu parler de cet institut, et je pense que c’est tout le bien que l’on m’en a dit qui m’a poussé à y tenter ma chance. Je monte à cheval depuis seulement deux ou trois ans, et pour être honnête avec vous, c’est une jeune fille qui doit maintenant avoir la vingtaine qui m’a apprit les bases de cet art équestre. Mais voilà, je ne viens pas à Midlothian pour être accueillit en temps que futur grand champion de saut d’obstacle, mais pour que vous me formiez comme soigneur, afin que cette plus noble conquête de l’homme soit entre de bonnes mains. Ah ! On a déjà du vous la sortir des centaines de fois celle-ci… Mais peu importe, car pour moi le cheval est plus important que l’équitation. J’aime cette complicité qui s’installe si vite entre l’Homme et le cheval, ce sentiment de bien être qui m’envahit lorsque je suis avec l’un d’eux. Je ne veux pas, ou plus d’une vie sous les projecteurs, et je pense qu’en m’acceptant vous ferez de moi le jeune homme le plus heureux de cette école. »

Soulagé, la pression redescendit et je sentis pour corps tout entier se relâcher. La vieille dame me toisait d’un regard bienveillant, jusqu’à ce qu’un simple « d’accord » s’échappe de sa bouche, comme un soulagement pour elle aussi. S’en suivit encore quelques minutes d’entretient avant que je reparte avec de nombreux papiers entre les mains.

Peter est : Hyperactif, drôle, protecteur, attachant, possessif, loyal, persévérant, intelligent, lucide, fêtard, rêveur, moralisateur, leader, gourmand, perspicace, romantique.

On dit de Peter qu’il est un charmant jeune homme, un de ces messieurs qui ne laisse pas ces dames indifférentes. Son petit côté « je le vaut bien » est plutôt séduisant, les traits de son visage ne se retenant point d’en rajouter. Ce n’est pas un homme bodybuildé, dont les biceps risquent de déchirer le t-shirt moulant ; au contraire, Peter est un homme grand, à la silhouette svelte. Fort heureusement, son style vestimentaire vient arranger le coup : généralement très classe, le garçon aime son bon vieux pantalon associé à une chemise de couleur. Il fait dans la simplicité, mais ne lésine pas sur les détails : montre en argent, coupe négligée…
Le visage de Peter est un visage très expressif, toutes ses émotions en ressortent. Visage ovale et fin, son regard d’un vert foncer vous transperce et lit en vous comme dans un livre ouvert. Ses lèvres d’un rouge marqué vous donnent envie, et son petit nez légèrement pointu est à croquer. Plus bas, on se retrouve avec de larges épaules carrées. Vous remarquerez aussi ses douces mains habiles, prêtes à venir chaleureusement caresser votre visage, jusqu'à vous en faire frémir. Quoi qu’il en soit, vous n’avez que quelques petites choses essentielles à retenir : Peter est beau grand brun aux yeux verts ( :

Un village anglais modeste, une maison anglaise modeste, une famille anglaise modeste. Telle fut la vie de Peter Lucjan Holland durant un certain temps. Mais pourquoi « Lucjan », cela ne sonne pas tellement anglais ? Fils d’une femme anglaise et d’un homme australien, tout simplement. Le jeune homme laissait coure à son imagination, rêvant de luxe, pouvoir et popularité. Il n’avait que 13 ans à cette époque. Un jour, alors qu’il revenait du collège, son instinct lui dicta de couper à travers champs, pour nourrir un peu plus sa solitude et son désir d’escapade. Vulnérable, il sortit des sentiers battus pour longer les clôtures de barbelés, entourant vaches et moutons. Son esprit divaguait, le garçon n’aimait pas la campagne. La ville, la société, les grattes ciel et toute cette modernité semblait l’appeler au loin : c’était Londres. Une fois il s’y était rendu pour une sortie scolaire. Il avait fait tous les musées, tous les monuments historiques, chaque petit recoin de Cambridge. Mais la seule chose qui avait attiré son attention était cet homme, vêtu d’un costume noir reluisant et entrant précipitamment dans une limousine ténébreuse. Depuis cette sortie, il s’était forgé tout un monde imaginaire dans lequel il aimait à s’évader. Dans ce monde, chaque soir le repas était différent, il ne mangeait jamais de restes. Dans ce monde, une luxueuse voiture l’attendait devant sa porte le matin, pour l’emmener au collège. Dans ce monde, son père était un avocat extrêmement réputé et sa mère une femme d’affaire redoutable. Lui, il lorgnait l’école de médecine. Un hennissement strident brisa ses pensées, le ramenant tant bien que mal à la réalité. Force est de se retrouver face à cette campagne si paisible, il continua de sillonner ce chemin de cailloux blancs jusqu’à se retrouver face à la course effrénée d’un petit poney noir ébène. Sa première réaction ? Un rire amusé en découvrant ce petit animal si gauche et comique. Puis son cœur s’accéléra lorsqu’il remarqua que le cheval ne semblait pas prêt à stopper sa galopade. Au loin derrière, une jeune fille d’environ 16 ans criait au loup. Elle semblait exténuée de sa course. Elle était belle, ses longs cheveux noirs virevoltant au gré du vent, tous les muscles de son corps se tendant pour lui donner encore plus de puissance. D’un élan de courage, le garçon bondit sur la bête, celle-ci forcée de s’arrêter son le poids de Peter bien décidé à se sentir comme un héros. La suite ? Vous vous l’imaginez bien… Un garçon, une fille, 3 ans de différence. Le petit héros se lia d’amitié avec Elisabeth, car tel était son nom. Elle lui fit découvrir ses quelques chevaux, allant du minuscule poney au gros cheval de trait. Ses parents étaient en fait les propriétaires d’une ferme non loin du village, et elle était tombée amoureuse de ses animaux depuis sa plus tendre enfance. Ses premiers pas, elle les avait fait à côté d’un immense trait Ardennais, directement importé de France. Sans trop de mal à capter son attention, elle fit découvrir cet animal qu’elle citait comme la plus noble conquête de l’homme à Peter.

Suite à cette rencontre, les années passèrent. Son petit monde se dissipa pour laisser place au réelle. Chaque soir il passait à la ferme de Lizzie qui grandissait de jour en jour : malgré la maturité que le jeune homme avait gagné, jamais les deux meilleurs amis ne ressentirent un sentiment plus fort que l’amitié. Ils étaient inséparables, et ne pouvaient se séparer des chevaux. Puis Elisabeth eu 18 ans, l’heure pour elle de quitter à contre cœur sa petite campagne pour rejoindre Cambridge et son université réputée. Elle choisit de faire une école de littérature : elle voulait devenir journaliste, voyageait à travers le monde, affronter des scènes les plus terribles qu’il soit ou rencontrer des gens au passé incroyable. Peter avait alors 15 ans, et il était temps pour lui de passer à l’étape supérieure : le lycée. Un jour, il eu vent de cet institut en écosse, le Midlothian. Il ne se voyait pas dans le monde équestre, mais inconsciemment il signa le règlement de l’école, remplit le dossier d’inscription et prit le train pour rejoindre la ville la plus proche de cet institut. Tout s’était accéléré, mais aucun regret n’apparut. Au contraire, Peter était fier de son choix, fier de rendre hommage à Lizzie et ce petit poney qui s’appelait Zoro. Sans eux, il serait à l’heure qu’il est dans un train pour Londres, prêt à tout laisser tomber pour refaire sa vie dans le monde des affaires.