entraînements des chevaux de latika maghreb

Une journée du mois de juin. Une journée pluvieuse, fade. J’avais le pressentiment que ma journée allait être longue, pénible mais surtout inintéressante. Je m’assis sur mon lit, regardant par la fenêtre, puis attendis désespérément que quelques rayons de soleil percent la couche épaisse de nuage gris qui regardait d’un œil malsain ma maison. J’entendis la sonnerie du téléphone retentir et je courus pour aller répondre. Je pris maladroitement le combiné avec ma main gauche puis le collai à mon oreille. « oui, allô? … ah bon? C’est vrai? GÉNIAL, j’arrive!!!» Ma colocataire accourut me voir pour me demander la raison de mes cris de joie ou de peur, elle n’en savait trop rien. Je lui racontai ma conversation téléphonique. Deux semaines plus tôt, j’avais contacté la plus prestigieuse école d’équitation d’Écosse en leur demandant une place pour moi dans leur académie. J’attendais avec impatience la réponse de cette demande pas très conventionnelle puis espérait obtenir un oui. Et voilà que le directeur de l’académie venait de m’appeler, en provenance d’Écosse pour m’annoncer que ma candidature avait été retenue! Je n’en croyais pas mes oreilles! Je courus dans ma chambre et commençai immédiatement à faire mes bagages. En sortant de ma commode une tonne de vêtements, je fis tomber une photo de moi et du premier cheval que j’avais monté dans ma vie. Je la mis dans mes poches de jeans puis allai chercher ma trousse de toilette dans la salle de bain. Je refermai ma valise après avoir tout empacté à l’intérieur puis je descendis les escaliers en courant, mis mon manteau et me dirigeai vers ma voiture, en faisant une grande accolade à mon amie, lui souhaitant plein de belles choses pour les prochaines semaines à venir. Puis, je me dirigeai vers l’aéroport pour prendre un vol en direction de l’Écosse. Le préposé au comptoir me regarda d’un air bizarre lorsque je lui annonçai que je voulais acheter un billet immédiatement pour l’Écosse. Finalement, je réussis à m’en procurer un et pris l’avion vers ma nouvelle vie, vers mon rêve qui allait se réaliser… finalement, ma journée n’allait peut-être pas être si mauvaise après tout ! […] En arrivant à Midlothian Institute, la fameuse école d’équitation, j’allai au secrétariat pour me faire assigner une chambre. La dame me remis une clé avec laquelle j’ouvris la porte d’une vaste salle décorée avec des accessoires rustiques, avec une touche de modernité. Je circulai lentement dans la pièce puis vis un babillard sur lequel était épinglé un document avec comme titre : «LATIKA MAGHREB ». Je le décrochai de là puis commençai à le feuilleter. Il y avait à l’intérieur plusieurs papiers concernant mon séjour prolongé, ici, en Écosse. Puis, je tournai une page et tombai sur une photo d’un beau cheval alezan, du nom de Stardusted Plum, semblait-il. Je tournai encore une fois la page et toute une fiche sur le cheval était écrite. Dans le bas, en petits caractères était inscrit la mention propriétaire : Latika Maghreb. Mes yeux devinrent ronds et presque sortis de leurs orbite. C’était bel et bien mon cheval, ma monture, mon animal. Je jetai presque tout le document sur le fauteuil et me dirigeai vers l’ascenseur. Pourquoi cette course? Et bien pour aller voir mon cheval! […] Je farfouillai dans les écuries sans trouver de cheval qui correspond au nom ainsi qu’à la description du cheval. Je parcourus le dernier pavillon, nommé Raleigh. Je chuchotai le nom de Stardusted Plum et j’entendis un hennissement, faible mais audible. Je me dirigeai vers la source du son pour trouver la source de cette mélodie animale. Je tombai devant l’énorme box du cheval alezan, luisant et brillant tellement il était propre. La ripe dans son box était parfaitement répartie et propre, et l’environnement dans l’écurie sentait même bon. Je regardai maintenant le cheval et m’émerveillai devant la beauté de la créature qui me regardait elle aussi. Il s’approcha en tendant son nez vers moi. Je tendis ma main, il la renifla et renâcla. Je décidai donc d’ouvrir la porte du box. J’allai flatter le magnifique équidé. Il se laissait vraiment faire, comme un gros toutou. Je décidai d’aller le faire travailler un peu et de plus, cela allait nous permettre de faire plus ample connaissance. Alors, je mis à Plum son licou et l’attachai au plus gros poteau dans son box. Vu que je ne le connaissais pas encore, je n’allais pas prendre de risque. Je lui fais un pansage complet. Je découvris que monsieur Plum n’aimait pas beaucoup se faire passer l’étrille sur les flancs. Un p’tit chatouilleux celui-là! Mais bon, ce n’est pas ce petit détail qui allait détruire notre amitié grandissante. Je lui curai les pieds et découvris aussi que monsieur aimait bien mettre tout son poids sur moi lorsque je lui curais les postérieurs. Quand j’eux finis de faire son pansage, je sellai monsieur Plum. Il ne réagit pas sauf lorsque je lui mis la sangle et la serrai. Plum essaya de me faire peur en faisant semblant de vouloir me mordre mais il vit que je ne le croyais pas et arrêta donc. Je le bridai puis mis ma bombe et amenai mon beau géant dans la carrière de dressage. Je resserrai ma sangle, ajustai mes étriers et essayai de me hisser en selle. Mais monsieur ne voulait pas rester en place. Donc, je descendis du géant et le fis reculai. Je réessyai de monter mais il avança. Je répétai l’exercice jusqu’à ce que Stardusted accepte de ne pas bouger lorsque je voulais monter sur son dos. J’embarquai donc sur la bête et vérifiai la longueur de mes étriers. Ensuite, quand tout fut près et bien ajusté, je mis mon cheval au pas. Je me rendis alors compte de la grosseur de ce cheval, de son imposante carrure et de son large dos. Son encolure aussi, était extrêmement large. Mes mains en étaient très écartées. Je m’habituai pendant quelques tours de piste à son rythme, à sa foulée, à son mouvement, etc. Quand je me sentis un peu plus en confiance mais aussi en équilibre sur ce géant à quatre pattes, je demandai le trot. L’étalon répondit à ma demande et sa puissance me déstabilisa. Il utilisait déjà son dos pour travailler. Je n’eus même pas besoin de toucher à sa bouche, ou presque, et déjà, l’athlète était tout rond, placé, prêt à me montrer ce qu’il avait dans le ventre. Je continuai à trotter sur la piste, en faisant plusieurs cercles aussi afin de tester sa souplesse, sa flexibilité ainsi que son équilibre. Il restait très stable, aucunement sur les épaules, il ne tirait pas du tout dans mes mains. Je continuais de trotter, sur la piste et comme toujours, sur des cercles. Ensuite, je travaillai des serpentines pour voir si l’étalon allait rester aussi rond et concentré. Effectivement, sa concentration était de glace, il ne s’occupait que de moi et d’où il posait ses énormes pieds. Il m’effectua de belles serpentines à quatre boucles toutes égales. Il s’incurvait facilement autant sur les lignes droites que sur une courbe. Puis, je travaillai un peu les changements de main. Je trottais en main gauche et effectuait une diagonale. Au début de la diagonale, mon cheval était légèrement incurvé à droite, au milieu de la diagonale, je remis mon cheval et avec ma jambe gauche, je l’incurvai à gauche en changeant de main. Plum resta calme, placé, tout rond, tout en muscles. Je décidai de galoper un peu, histoire de découvrir son galop. Je reculai ma jambe extérieure et serrai ma jambe intérieure, histoire de lui donner un peu d’impulsion, même si le gros n’en avait pas vraiment besoin. Il prit son envol pour la première foulée de galop et je tombai sous le charme. Je m’attendais à un galop énergique, la tête haute mais l’encolure arquée, une foulée de longueur moyenne et les genoux levés hauts. Mais c’était tout le contraire. Plus galopait avec une immense foulée, la tête basse, mais toujours ronde, les genoux ne pliaient presque pas. Un parfait cheval quoi! Il était super. Je n’avais pas de misère à rester assise dans ma selle car sa cadence était facile à suivre. Il était aussi facile de se mettre en demi-assiette. Bref, je l’adorais ce ch’val! Pour rien au monde je ne voudrais l’échanger ou le vendre. Je continuai donc de galoper sur la piste mais aussi sur des cercles, des voltes ainsi que des serpentines. Étonnamment, il exécutait tous ses changements de pied à la volée. Puis, je travaillai les changements de pied simples mais aussi à la volée pour ne pas que mon cheval n’anticipe les changements de pied. Ce cheval avait tout d’un gagnant jusqu’à maintenant! Quand j’eus finis de le faire galoper, je décidai de découvrir ses connaissances un peu plus poussées en dressage. Je lui demandai d’exécuter une cession à la jambe au pas. Plum ne se posa même pas de question et le fit presque parfaitement, toujours en restant bien rond. Puis, je travaillai les pivots, où là non plus je n’avais rien à dire. Je décidai donc de laisser mon beau Stardusted sur cette magnifique monte et je le fis marcher pour qu’il reprenne son souffle au complet. Puis, je ramenai mon homme dans son box afin de m’en occuper. <3